Cours 2/7: Chercher d’abord le Royaume (Mt 6, 25-34)

Renoncer à s’inquiéter pour mettre ses énergies à chercher l’essentiel. Un programme réaliste?


Cours 2, vidéo, 17 mn. 


Le texte: Mt 6,25-34

25. «C’est pourquoi je vous dis: ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez ni pour votre corps de quoi vous vous vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture Et le corps (plus) que le vêtement?

26. Regardez vers les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas plus qu’eux?

27. Qui d’entre vous, en s’inquiétant, peut ajouter à sa vie une seule coudée?

28. Et du vêtement pourquoi vous inquiétez-vous? Instruisez-vous des lis des champs comment ils grandissent: ils ne peinent ni ne filent.

29. Or je vous dis que pas même Salomon dans toute sa gloire n’a été vêtu comme l’un d’eux.

30. Mais si l’herbe des champs, qui aujourd’hui est et demain sera jetée au four, Dieu l’habille ainsi, ne le fait-il pas à plus forte raison pour vous, hommes de petite foi?

31. Ne vous inquiétez donc pas, disant: que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi nous vêtirons-nous?

32. Car tout cela, les païens (le) recherchent; Il sait votre Père céleste que vous avez besoin de tout cela.

33. Cherchez d’abord le Royaume et sa justice et tout cela vous sera donné en plus.

34. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, en effet le lendemain s’inquiètera de lui-même. Assez à chaque jour sa peine.»


Annexes


Recension des illustrations

7 comments
  • Irène Mombelli dit :

    Ce texte me rappelle que quoi qu’il arrive Dieu est là! Qu ‘ Il sait ce qu’il me faut ! Il suffit de savoir lâcher prise et d’avoir confiance! C’est la Charité de Dieu, cette charité se partage! Dieu n’est pas égoïste de son Amour alors partageons le!

  • Irène Mombelli dit :

    Par ce texte Jésus me rappelle que Dieu est toujours là! Qu’Il sait ce dont j’ai besoin et quand! Il suffit de savoir lâcher prise et d’avoir Confiance! Dieu n’est pas égoïste de son Amour-Charitė alors partageons le!

  • Andrée Champagne dit :

    Est-il possible que Jésus ne reponde pas à nos demandes et que nous demeurons dans l’inquiétude?
    Par exemple; ma foi en Dieu est inévitable car sans sa présence il n’y a pas trop, l’intérêt de vivre. Mais dans mon cas… La traversée du désert malgré les bons jours ne cesse de m’inquiéter du lendemain.
    Pourquoi?

    • Marie-Christine Varone dit :

      Chère Madame,

      Vous demandez : Dieu nous exauce-t-il ? ou plutôt : pourquoi ne nous exauce-t-il pas quand nous lui demandons quelque chose qui va directement dans la ligne de l’évangile ?
      C’est en balbutiant que j’essaie de vous proposer quelques éléments de réflexion.

      Dieu (le Père, le Christ) répond à coup sûr à nos demandes, sans quoi il ne serait pas ce Père aux entrailles vibrantes de sollicitude pour ces enfants ni ce Christ miséricordieux.
      A ce propos vous pouvez relire, par exemple, simplement dans l’évangile selon S. Matthieu :
      7,7 : demandez et il vous sera donné… par Dieu ( il s’agit d’un passif divin et pas d’un « on » indéfini).
      18,19 :… si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux.
      21,22 : tout ce que vous demanderez dans la prière avec foi, vous le recevrez.
      Jésus l’affirme : le Père donnera de bonnes choses à ceux qui le lui demandent. (7,11)

      Quand on parle de prière de demande, me remonte à l’esprit un souvenir d’enfance : nous mettions quelques sous dans un automate, tirions sur un petit tiroir et apparaissaient les caramels souhaités. J’ai parfois l’impression que nous nous comportons un peu comme cela avec Dieu : on demande (parfois on paie, en promesse, en prière…) et on attend que l’exaucement suive.
      C’est oublier que nous sommes dans une relation. Il y a le « Tu » de Dieu, toujours passionné de notre bonheur, mais qui n’a pas forcément la même vision de notre accomplissement que nous (gens de l’immédiat et du tout tout de suite). En bon pédagogue Dieu peut vouloir que notre désir se creuse, évolue, murisse. Il sait que rien de valable ne se fait sans le temps, que c’est dans la demande répétée que nous devenons fils et filles. En effet il ne s’agit pas d’amener Dieu à changer de point de vue, mais bien de rejoindre peu à peu le sien, puisque « le Père sait ce dont nous avons besoin… ».

      Mais alors quand nous demandons, par exemple, d’être délivré de l’inquiétude, ne rejoignons-nous pas le désir de Dieu ? Pourquoi n’apaise-t-il pas une fois pour toute notre cœur ? Monte alors en nous la tentation de suspecter le Père d’être indifférent à ce que nous vivons.
      A votre « pourquoi ?», je n’ose répondre, parce que je ne le sais pas. J’ai néanmoins envie de dire :
      Le Père (ou le Christ) ne saurait ignorer votre situation que vous évoquez comme quelque chose d’ardu et de douloureux « une traversée du désert ».
      Il entend votre prière, mais ne semble pas l’exaucer comme vous le souhaiteriez. Pourquoi ? Impossible de le dire avec assurance, mais l’expérience et la relecture de nos vies nous font souvent, avec le recul, découvrir que Dieu était là lors de telle épreuve, qu’il ne nous a pas forcément exaucés de la manière souhaitée, mais qu’il nous a soutenus, empêchés de désespérer, donné des appuis fraternels, etc. En d’autres mots il était là, mais tellement discrètement.

      J’ajouterai aussi que l’inquiétude est une réalité complexe. Elle a des origines variées qui s’enracinent souvent dans un manque de confiance en soi, dans la vie, dans la présence des autres parce que le capital d’amour, de tendresse et de sécurité normalement constitué dans l’enfance est trop faible. Il a manqué à beaucoup d’êtres de se sentir accueillis, aimés, encouragés, reconnus et cela engendre un terrain de prédilection pour l’inquiétude que je qualifierai de psycho-spirituelle.

      Que faire ?
      A la fois, continuer à demander au Père ce don de la confiance, humblement, avec persévérance.
      Lui dire et lui redire que nous aimerions croire qu’il pourvoit et pourvoira, mais que son silence nous pèse, nous désarçonne.
      Se rappeler qu’au cri de nuit de son Fils en croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », il n’a pas répondu dans l’immédiat ; le Fils est mort de la mort d’un brigand. Ce n’est qu’au troisième jour qu’est venue la réponse du Père qui a fait triompher la Vie.

      Et comme Dieu nous a donné des frères et des sœurs, essayer de trouver de l’écoute vraie auprès de l’un ou de l’une d’eux. Pouvoir parler de ses inquiétudes, de la forme qu’elles prennent, de ce qu’elles engendrent en nous. Etre compris en ce combat aide et parfois apaise.
      L’écoute fraternelle est parfois le chemin que Dieu prend pour nous exaucer.

      Avec vous, chère Madame, je demande que la « traversée du désert » soit soutenue par la tendresse du Père.

      Marie-Christine Varone

  • Zufferey Geneviève dit :

    Merci pour cette lecture de ce passage. Je me retrouve si bien en femme de petite foi et je me laisse interpeller pour grandir dans la confiance en ce Père qui veille sur mon pas à pas quotidien.

  • Adamou Kolokou Tonfo Tchuisse dit :

    J’ai beaucoup aimé ce commentaire.
    Mais le mot inquiétude me crée des problèmes. Elle a pu l’expliquer mais cela ne m’a pas convaincu. Je souhaite une explication plus ample pour ne pas tomber dans un fondamentalisme qui ne donne pas un sens vrai de ce texte. Cordialement.

    • Marie-Christine Varone dit :

      Cher Monsieur,

      Votre remarque montre bien la difficulté réelle à trouver l’attitude juste en matière de confiance et d’abandon.
      C’est un peu un chemin de crête, entre deux attitudes extrêmes:
      – celle qui consisterait à prendre à la lettre le « ne pas s’inquiéter » et qui, sous prétexte que le Père pourvoit, nous amènerait à nous détourner de la part qui relève de nous dans notre réalisation, dans celle de ceux qui nous entourent, et dans la construction du Royaume. Un peu comme un désengagement.
      En histoire de la spiritualité on a appelé cela « le quiétisme » (de « quies »: le repos en latin), une attitude qui consisterait à s’installer dans une sorte de repos spirituel au point de se désintéresser du monde et de ne pas prendre nos responsabilités.
      – l’autre attitude, qui provient d’un manque de confiance dans le Père et sa bienveillance, consisterait au contraire à penser que tout dépend de nous, que c’est à nous seuls que revient la tâche de nous donner à nous-mêmes tout ce dont nous croyons avoir besoin, ce qui est loin de l’attitude des enfants que nous sommes appelés à devenir et qui risque de nous enfermer dans la tension et l’exaspération.
      Il me semble que seul l’Esprit et l’ouverture du coeur à son action peuvent nous aider à discerner, à repérer quand nous cédons à l’un ou l’autre de ces extrêmes pour rectifier notre attitude.

      J’ajouterai enfin, et cela vaut pour toute page d’évangile, qu’il ne faut jamais « absolutiser » un texte, l’isoler du reste de l’évangile. Chaque texte propose une facette du Royaume et a besoin des autres facettes pour dire en vérité quelque chose de ce Royaume.
      Je prends un exemple: si nous ne citons que la parabole du grain qui pousse tout seul, nous donnons l’impression que la croissance du royaume ne relève que de Dieu. A l’inverse si nous ne lisons que la parabole des talents nous risquons de croire que la croissance du Royaume ne relève que de nous… Nous avons dès lors besoin des deux paraboles pour découvrir et la part de Dieu et la part de l’homme dans la croissance du Royaume.

      Avec mes bons messages.

      M.-C. Varone

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